Partenaire Particulier : Sporting Club Hérouville-Saint-Clair

29 novembre 2024
Actualités

Cela fait maintenant plus de 50 ans que le club de football d’Hérouville-Saint-Clair existe. Le SCH a vu défiler plusieurs générations de jeunes Hérouvillais sur les terrains de foot de la ville. Depuis une demi-décennie, le dévouement des responsables du club, des bénévoles, des entraîneurs permet de faire vivre cette association sportive. Rencontre et immersion.

Partenaire Particulier : Sporting Club Hérouville-Saint-Clair

Rencontre

Mercredi 18 septembre. La température fraîche et le grand soleil annoncent l’arrivée de l’automne. Un temps idéal pour un foot sans doute. Dans les locaux du Sporting Club d’Hérouville, Rue Guyon de Guercheville, la rentrée se fait sentir. Les messages et les appels s’enchaînent. Après les salutations, une poignée franche et amicale, Lamine MOHAMADOU s’assoit à son bureau, son téléphone dans les mains. Le responsable de l’école foot n’a pas une minute pour lui. Les notifications s’enchaînent. “Un jeune monsieur Diallo qui veut s’inscrire !” s'exclame-t-il. Il sourit : “Ça n’arrête pas !”. Le président du club entre dans la pièce. Mohamed BELOUADANI, pur Hérouvillais comme il le décrit lui-même. 30 ans d’expérience dans son club de cœur. Autant que Lamine. Il s’assoit à son tour. Surpris d’une nouvelle adhésion ? Au contraire. “On arrive aux 800 licenciés” répond-t-il souriant, un brin de fatigue dans la voix. Enfin, Vincent HELBERT, responsable administratif, entre dans la pièce et complète le trio. Tous les trois regardent par la fenêtre. Derrière les locaux du SCH, un nouveau terrain se construit, en synthétique. Une opportunité pour le club, qui doit résoudre tous les jours la répartition des entraînements sur les terrains disponibles d’Hérouville. “C’est super” se félicite le bureau. Un nouveau terrain qui devrait accueillir les crampons des jeunes footballeurs début octobre. Après quelques échanges, direction le stade Prestavoine, à seulement quelques mètres des locaux. Les trois hommes souhaitent nous raconter l’histoire, les valeurs du club.

Un club, une famille

Au bord de la pelouse, Lamine, Mohamed et Vincent regardent avec fierté le château d’eau derrière le stade. “C’est l’emblème de la ville” lâchent-ils en cœur. C’est aussi le logo de leur club. Un écusson bleu et gris, les trois tours du château, et le sigle SCH, brodé sur la veste, au niveau du cœur. Voilà maintenant 50 ans que le club existe. Mohamed BELOUADANI nous raconte : “J’ai été président il y a 20 ans. Pendant 3-4 ans. Et j’ai repris en 2016. Ça va faire ma neuvième année en tant que président du club. En 2016, on était environ 350 licenciés. Aujourd’hui, on est entre 750 et 800 licenciés. C’est devenu une usine à gaz” ironise le président. 52 équipes, une quarantaine d’éducateurs et un travail acharné, au quotidien, pour gérer cette belle usine. “J’ai commencé en tant que bénévole” complète Mohamed “j’ai pris l’animation, le sponsoring, le conseil d’administration, la vice-présidence puis président… et puis je ne me suis jamais arrêté en fin de compte. J’ai mes petits-enfants qui jouent ici”. Une lumière brille dans les yeux du dirigeant de club quand il parle de son passé. Quand on évoque les valeurs du SCH, une nouvelle lumière s’éveille “Je crois que dans la région, c’est peut-être le club où les gens se sentent le mieux. C’est une famille. Les parents sont contents. Et puis c’est multiculturel. On a toutes les nationalités. On ne fait pas de différence, on prend tout le monde. Surtout les Hérouvillais. On est à 90% d’Hérouvillais. C’est ce qui fait notre force”. Deux générations de jeunes qu’a vu passer Mohamed. Aujourd’hui, il emmène au stade les enfants de ceux qui l'emmenaient déjà il y a 20 ans. À ses côtés, Lamine MOHAMADOU prend la parole “Ça fait plaisir de voir l’évolution du club. Au niveau de l’effectif, on est le meilleur club de la région. Je vois les gamins que j’ai entraîné, qui sont devenus adultes et qui ramènent leurs enfants à leur tour. Il n’y a pas de mot à dire. Si ce n’est une immense fierté. Nous ce qu’on met en avant au club d’Hérouville, c’est le bien-être. Un enfant qui vient ici, il vient avec le sourire. L’accueil et le respect sont très importants chez nous. La base de notre travail, c’est le respect” décrit Lamine. “Le football est un moyen d'inculquer des valeurs. On construit les citoyens de demain. C’est un club qui est très sociable. On organise des tournois dans les quartiers pour que les parents sachent que le club existe. Grâce au foot, les jeunes sortent de leurs immeubles et s'épanouissent.” Plus qu’un rôle d’encadrement, pour Lamine, un éducateur doit être avant tout humain. Il doit développer des relations de confiance et de respect entre lui et les plus jeunes. Car il le sait, ce que souhaite le plus la jeunesse du club, c’est jouer : “Si à la maison le gamin fait des bêtises, on peut aller voir les parents et alors à ce moment-là, il sait qu’il pourrait ne plus jouer au foot, alors il arrête… J’ai des relations profondes avec certains parents, je vais souvent chez eux pour remettre un peu d’ordre (rire). C’est un travail collectif. L’enfant est au centre. Il y a les parents, le club, l’école. On essaye de faire en sorte que cet enfant soit bien encadré, pour qu’il soit le citoyen de demain”.

Partenaire

Le Club d’Hérouville accueille cette saison 5 alternants du CRAF2S. Étudiants en BPJEPS APT, Titre professionnel, Bachelor, les liens entre le club et le centre de formation forment une synergie bénéfique. Vincent HELBERT, salarié depuis 2 ans et demi, nous détaille : “Le club fait un choix fort en recrutant des jeunes en alternance cette année. Ça permet de professionnaliser des jeunes, et ça nous permet aussi d’enrichir les compétences du club, d’évoluer et de se stabiliser.” Avec 800 licenciés, le club garde certes son statut d’association, mais elle est gérée comme une entreprise. “Il faut qu’on développe d’autres ressources. Pas seulement le classique “licences-événements-subventions”. Mais aussi la conception de maquette de communication, le développement de partenariats. C’est indispensable pour l’évolution et la pérennisation du club” admet Vincent. Un processus gagnant-gagnant pour les deux parties. Une expérience enrichissante à la clé pour l’alternant, qui peut établir un projet à long terme avec l’association en démarrant en tant qu’éducateur, pour aborder plus tard l’aspect économique de l’asso, le développement de partenariats, le marketing, la communication et sortir à la fin de ces études avec tous les outils nécessaires pour un premier emploi. Pour l’association, avec des budgets parfois restreints, c’est une aide supplémentaire pour construire une stratégie d’évolution du club, une pérennisation. Aujourd’hui dans la ligue régionale, Hérouville espère obtenir des résultats sportifs en misant sur ces partenariats : “Les résultats sportifs viendront… On a nos U18 garçons en R2, nos U18 filles en R1, nos U14 et nos U13 en régionales. On est en train de reprendre la place qu’avait Hérouville il y a 10-15 ans.” conclut le responsable administratif.

Un dernier coup d'œil au château d’eau avant d’aller rejoindre le terrain Savary, au Sud-Est d’Hérouville. L’entraînement des jeunes va commencer.

Reconnaissance

A peine sorti du Stade Prestavoine, les mots de Lamine sur la reconnaissance des jeunes au club lui donnent raison. Chaque jeune qu’il croise le salue, traverse la rue et vient lui serrer la main. En quelques minutes sur le parking du stade, à attendre le minibus pour nous emmener au terrain d’entraînement, une dizaine de jeunes est venue saluer Monsieur MOHAMADOU. Difficile pour lui de se promener dans les rues d’Hérouville tranquillement. Les jeunes, les parents, “les anciens”, tout le monde le connaît et s’arrête pour le saluer. Sur le trajet, il croise un de ses jeunes “Youssef !” s'exclame-t-il. Il pointe deux doigts vers ses yeux, et les tourne vers le jeune homme. Il observe, surveille la jeunesse d’Hérouville comme un père sur ses enfants. Arrivé sur le terrain, le ballet des salutations et des marques de respect continue. Une trentaine, quarantaine de jeunes footballeurs viennent nous saluer, avant de reprendre l’entraînement. Gare à ceux qui oublient la tradition. “Oh la jeunesse !” et une petite tape paternelle sur la tête pour rappeler les bonnes conduites. Le terrain est en ébullition. Match amical à droite, exercices d’obstacles sur la gauche et échauffement derrière les barrières du terrain, sous le regard concentré des éducateurs. Sous un soleil automnal, une centaine de jeunes, entre copains, rêveurs, jouent à ce qui les anime, ce qui les passionne, en oubliant les tracas du quotidien. L’amour du ballon rond. Sur le retour, Vincent nous raconte une histoire sur la rentrée. Au club, il y a quelques jours, une mère vient payer l’adhésion pour son fils de 5-6 ans. L’enfant retient sa mère : “On ne va pas avoir assez d’argent après”. Vincent est encore troublé par cette histoire touchante. Le sacrifice d’une maman pour que son fils puisse jouer. Comme quoi, au club d’Hérouville, le foot n’est pas qu’un sport, ce sont des valeurs. Le club, pas qu’une association, c’est une famille.