Au bord de la pelouse, Lamine, Mohamed et Vincent regardent avec fierté le château d’eau derrière le stade. “C’est l’emblème de la ville” lâchent-ils en cœur. C’est aussi le logo de leur club. Un écusson bleu et gris, les trois tours du château, et le sigle SCH, brodé sur la veste, au niveau du cœur. Voilà maintenant 50 ans que le club existe. Mohamed BELOUADANI nous raconte : “J’ai été président il y a 20 ans. Pendant 3-4 ans. Et j’ai repris en 2016. Ça va faire ma neuvième année en tant que président du club. En 2016, on était environ 350 licenciés. Aujourd’hui, on est entre 750 et 800 licenciés. C’est devenu une usine à gaz” ironise le président. 52 équipes, une quarantaine d’éducateurs et un travail acharné, au quotidien, pour gérer cette belle usine. “J’ai commencé en tant que bénévole” complète Mohamed “j’ai pris l’animation, le sponsoring, le conseil d’administration, la vice-présidence puis président… et puis je ne me suis jamais arrêté en fin de compte. J’ai mes petits-enfants qui jouent ici”. Une lumière brille dans les yeux du dirigeant de club quand il parle de son passé. Quand on évoque les valeurs du SCH, une nouvelle lumière s’éveille “Je crois que dans la région, c’est peut-être le club où les gens se sentent le mieux. C’est une famille. Les parents sont contents. Et puis c’est multiculturel. On a toutes les nationalités. On ne fait pas de différence, on prend tout le monde. Surtout les Hérouvillais. On est à 90% d’Hérouvillais. C’est ce qui fait notre force”. Deux générations de jeunes qu’a vu passer Mohamed. Aujourd’hui, il emmène au stade les enfants de ceux qui l'emmenaient déjà il y a 20 ans. À ses côtés, Lamine MOHAMADOU prend la parole “Ça fait plaisir de voir l’évolution du club. Au niveau de l’effectif, on est le meilleur club de la région. Je vois les gamins que j’ai entraîné, qui sont devenus adultes et qui ramènent leurs enfants à leur tour. Il n’y a pas de mot à dire. Si ce n’est une immense fierté. Nous ce qu’on met en avant au club d’Hérouville, c’est le bien-être. Un enfant qui vient ici, il vient avec le sourire. L’accueil et le respect sont très importants chez nous. La base de notre travail, c’est le respect” décrit Lamine. “Le football est un moyen d'inculquer des valeurs. On construit les citoyens de demain. C’est un club qui est très sociable. On organise des tournois dans les quartiers pour que les parents sachent que le club existe. Grâce au foot, les jeunes sortent de leurs immeubles et s'épanouissent.” Plus qu’un rôle d’encadrement, pour Lamine, un éducateur doit être avant tout humain. Il doit développer des relations de confiance et de respect entre lui et les plus jeunes. Car il le sait, ce que souhaite le plus la jeunesse du club, c’est jouer : “Si à la maison le gamin fait des bêtises, on peut aller voir les parents et alors à ce moment-là, il sait qu’il pourrait ne plus jouer au foot, alors il arrête… J’ai des relations profondes avec certains parents, je vais souvent chez eux pour remettre un peu d’ordre (rire). C’est un travail collectif. L’enfant est au centre. Il y a les parents, le club, l’école. On essaye de faire en sorte que cet enfant soit bien encadré, pour qu’il soit le citoyen de demain”.